Filmer avec un smartphone

Filmer avec un téléphone portable

Avantages et inconvénients d’un tournage vidéo à partir d’un smartphone :

Pourquoi filmer avec une caméra vidéo alors que les smartphones filment en 4k, ou Ultra Haute Définition ?

La principale raison qui fait que l’on est tenté de filmer avec un téléphone portable… c’est qu’on le peut !
Les smartphones (téléphones intelligents) embarquent par défaut des appareils photos et des caméras vidéo. Mais au delà de ces fonctionnalités présentes par défaut sur tous les smartphones, quels sont les avantages lorsque l’on filme avec un smartphone plutôt qu’une véritable caméra vidéo professionnelle?

Les principaux avantages à cela : on l’a généralement toujours sur soi et il est discret. Pour ces deux raisons il est très adapté aux tournages de type reportage, voire captation en “caméra cachée”.

 

Mais il faut nuancer quand on parle de tournage vidéo avec un smartphone :

Comparaison zoom numérique zoom optique

Comparaison zoom numérique zoom optique

Un smartphone, ou “téléphone intelligent”, c’est un objet plat, voire très fin, qu’il est difficile de manipuler de manière stable. De part ces dimensions, il n’y a donc pas de zoom optique mais uniquement numérique, c’est à dire que l’on grossi les pixels pour avoir une “focale” plus grande. À cause de cela, un zoom numérique sera toujours plus limité qu’un zoom optique, surtout comparé à une focale qui dépasse les 200 mm, voire les 300 mm, et bien sûr l’image sera dégradée en terme de qualité.

Sans oublier le zoom motorisé sur les objectifs de caméra professionnelles, qui permet un changement de focale en douceur, ou rapide, mais toujours régulier. La double bague avec ses deux diamètres différents pour la mise au point manuelle. La possibilité de rajouter des filtres sur l’objectif. Etc…

Et toutes les fonctions que l’on trouve sur une caméra vidéo professionnelle, à portée de main pour des réglages rapides en cours de prise de vue : balance des blancs, filtres intégrés (selon la luminosité), microphone externe…

 

Exemple : La balance des blancs.

La balance des blancs peut être réglée sur une caméra vidéo à partir d’un bouton où les valeurs de la température (en °K) du type d’éclairage sont pré-enregistrées. Sur une caméra professionnelle, ces pré-enregistrements peuvent être personnalisés :

Balance des blancs selon le type d'éclairage

Balance des blancs selon le type d’éclairage

Il est bien sûr possible de corriger une balance des blancs en post-production, mais comment être sûr des vraies couleurs ? D’autant plus que faire varier les teintes d’une image est parfois un exercice périlleux pour garantir la qualité d’une image. Alors autant faire la bonne balance des blancs lors de la prise de vue : c’est un peu plus de préparation lors du tournage vidéo, mais c’est moins de travail sur le montage vidéo, avec la garantie d’avoir les bonnes couleurs. On pourra toujours modifier les teintes par la suite, afin de rajouter des effets artistiques.

>> En savoir plus sur la balance des blancs

 

Le marketing du smartphone caméra vidéo :

Il faut bien constater que les plans réalisés avec un smartphone, et qui sont censés vendre la qualité vidéo d’un smartphone, ne font que ça justement : ce sont généralement des plans fixes, où le smartphone est sur un support stable, voire sur un rail de travelling. Ces images sont purement illustratives, et n’ont de but que de montrer la “qualité” du capteur. Nous ne parlons pas encore de la qualité du logiciel embarqué qui doit traiter l’information du capteur : un capteur ne “voit” que des ondes électromagnétiques, pas de la couleur au sens “image”. C’est le logiciel qui traite les informations du capteur, qui va donner des images RAW (format de travail), puis des images au format de diffusion en JPEG, pour la photo. Et idem en vidéo : sans entrer dans les détails, il y a des format “non compressés” dédié au montage vidéo (formats de travail), et des formats de diffusion.

Or le format livré par le smartphone est un format de diffusion, généralement fortement compressé. Pas un format de travail. Le montage avec un format compressé de type H264, encapsulé en MP4, va forcément aboutir à des pertes de qualité suivant le nombre de générations d’éditions vidéo. Les formats de travail en vidéo sont actuellement le PRORES de chez Apple ou le DNxHD de chez AVID pour les plus connus (en 4.2.2). Certains appareils photos ou caméras vidéo professionnelles, peuvent délivrer du format RAW. Mais tous ces formats de travail prennent dix fois plus de place sur un disque dur. Il faut donc beaucoup de volume de stockage en giga-octets voire en terra-octets. Un peu court pour les quelques Go d’un smartphone.

Pour en revenir à ces plans fixes qui se suivent, de type diaporama, on ne peut pas qualifier cela de film vidéo. Un film c’est une histoire racontée grâce au langage de l’image. Il y a donc une syntaxe, qui se concrétise par le découpage technique du film. Et un bon film ne doit pas laisser au spectateur le choix de se faire une idée, il doit amener l’idée au spectateur : il y a toujours un sentiment de frustration quand la fin du film ne donne pas de réponse précise. Un film c’est une histoire racontée, pas un débat.

 

Des accessoires pour combler les lacunes.

Il existe bon nombre d’accessoires pour combler le manque de fonctionnalités des smartphones en tournage vidéo : poignée de type grip, comme sur un appareil photo, objectif additionnel, pied, microphone déporté, etc… On pourrait même rajouter des filtres sur ces objectifs additionnels, comme par exemple un filtre polarisant qui enlève les reflets et assombri le ciel.

Rajout d'un filtre polarisant

Rajout d’un filtre polarisant

L’optique est primordiale, mais le capteur ?

À quoi ça sert que Ducros il se décarcasse ? Quid des capteurs plein format ? Plus le nombre de photosites est grand, meilleure sera la définition de l’image transmise au logiciel embarqué qui produira le format RAW, puis JPEG ou MPEG.

La taille de l’objectif d’un smartphone, l’épaisseur de ce dernier, font que la taille du capteur à des limites physiques. C’est pour cela que les constructeurs de smartphones choisissent plutôt le compromis entre nombre des photosites et taille des photosites. Mieux vaut privilégier, lorsque c’est possible, un bon rapport entre taille des photosites et nombre de pixels. Attention : un photosite n’est pas toujours à l’origine d’un pixel. Sur certains capteurs, un pixel peut être issu du travail en synergie de plusieurs photosites. Nokia a exploré cette piste.

Donc vouloir adapter un objectif photo sur un smartphone, c’est comme mettre ce même objectif sur un appareil photo d’il y a quelques années.

 

La qualité de l’image sur un smartphone passe aussi par son “cerveau”.

Comparatif smartphone et caméra vidéo

Comparatif smartphone et caméra vidéo

L’image n’est donc pas le capteur, comme dit précédemment, c’est le fichier informatique issu du traitement par le logiciel embarqué de l’appareil de captation (smartphone, appareil photo, ou caméra vidéo). Et là c’est une autre histoire, qui dépend de la partie optique bien sûr, et du capteur, mais également de la capacité à restituer ce que l’œil humain “voit”, ou plutôt ce que notre cerveau interprète. Car les images se créaient dans notre cerveau, pas dans l’œil. Êtes-vous sûr que le bleu que je “vois” est le même que celui que vous “voyez” ?

Pour faire simple, le capteur d’une caméra vidéo, ou photo, est donc notre rétine, et le logiciel embarqué, notre cerveau.

Sur l’image de droite, les deux prises de vue (tournées en mode automatique pour laisser libre court aux logiciels des appareils) montrent que le logiciel du smartphone va être limité sur la restitution des textures dans les zones sombres et claires. Au final on a moins d’informations graphiques et donc une image de moins bonne qualité. L’image du smartphone est plus contrastée par son logiciel de restitution d’images. Et une image contrasté à l’extrême s’apparente à un fax : deux couleurs, le blanc et le noir.

 

Le marketing du “4K”…

Le 4K, pour “4 Kilo” ou “4000”, et plus exactement “4 096 pixels” sur 2 160 pixels, est le format de diffusion sur un écran de cinéma. Vous noterez déjà l’aberration de diffuser un tel format sur un écran de smartphone, voire sur un écran de PC… Car grâce à des calculs qui font appel à la trigonométrie, on arrive à déterminer la distance de confort pour regarder un écran suivant sa taille. D’ailleurs, il est pratiquement impossible pour un œil humain de faire la différence entre un format 4K et un format HD qui se compose de quatre fois moins de pixels : 1920 x 1080 pixels.
Le format UHD, Ultra Haute Définition, est de 3 840 pixels sur 2 160 pixels. Il est d’un rapport 16/9, donc moins allongé que celui du cinéma, et il est à destination de la télédiffusion.

En revanche, sur une vidéo 4K, comme sur tout autre format de diffusion, on peut observer ce que l’on appelle des macroblocs : communément, on utilise le terme de “pixelisation”, car on a l’impression de voir des carrés qui composent l’image. Ils sont dus soit à une mauvaise compression lors de l’enregistrement, soit à un faible débit (sur internet, soit à un lecteur dépassé par le flux vidéo qu’il reçoit.

L’image suivante est extraite d’une vidéo tournée en “4K” depuis un Samsung 5S. Le liseret rouge indique ce qui a été découpé pour montrer de manière agrandie, la mauvaise qualité de compression du logiciel embarqué. Attention : en cliquant sur l’image de gauche, c’est une image de plus de 2 Mo que vous ouvrez. En UHD, Ultra Haute Définition, en 3 840 × 2 160 pixels.

 

Que fait-on des ces vidéos de smartphones ?

La plupart du temps, ces vidéos sont des partages de la vie quotidienne : c’est à dire que l’on filme dans les pires conditions. Le positionnement par rapport à la lumière n’est pas toujours choisi, le cadrage est instable, donc même en 4K, une image arrêtée est floue. À ce moment là, on peut se demander quel est l’intérêt d’avoir des vidéos qui pèsent lourd en octets, dont les images sont floues ?

De plus, quand on parle de partage, on parle de transferts sur un réseau. Donc premièrement, le débit de ce réseau doit être en adéquation avec la taille du fichier vidéo. Et il y a des débits vraiment différents entre l’ADSL de la campagne, et le VDSL de la ville, voire de la banlieue d’une grande ville, sans parler de la fibre optique.

Ensuite, quand on parle de transferts, on transfert pour envoyer sur un serveur, qui va donc servir ces vidéos. Or pour les servir, il va compresser la vidéo qu’il reçoit dans SON format de diffusion. Et cela pour deux raisons principales :

  • Il optimise ainsi l’espace disque qui sert au stockage.
  • Il optimise les différents formats qu’il va servir aux postes clients en fonction du débit que ce dernier va recevoir (s’il est en campagne, ou s’il a de la fibre optique).

Le taux de compression de Youtube est très fort même en 4K car cette plate-forme vidéo stocke et diffuse un volume astronomique de fichiers vidéos. Vimeo et Dailymotion ont opté pour une meilleure qualité de compression vidéo.

 

Le smartphone, pratique pour les reportages vidéo improvisés…

Cours de rythmique avec Isaac à Vic-Fezensac, Tempo Latino 2015.Tempo Latino 2015 à Vic Fezensac.

Cours d’initiation à la rythmique avec Isaac, en guise de réveil musculaire.

 

Reportage vidéo sur les fêtes médiévales du Grand Fauconnier à Cordes-sur-CielReportage vidéo sur le Grand Fauconnier, à Cordes-sur-Ciel.

Reportage vidéo réalisé à l’occasion des fêtes médiévales du Grand Fauconnier.

>> Voir l’article complet

 

Conclusion :

Les principaux avantages au tournage vidéo avec un smartphone sont les suivants :

  • on l’a généralement toujours sur soi et
  • il est discret.

Pour ces deux raisons il est très adapté aux tournages de type reportage, voire captation en “caméra cachée”.

Il faut bannir les accessoires qui sont censés amener le smartphone au rang de caméra vidéo professionnelle. Cela ne sert qu’à vendre du matériel, car sans un capteur équivalent et une optique équivalente, pas de qualité équivalente. Sans oublier le logiciel embarqué qui va livrer l’image finale en JPEG, ou la vidéo en format MPEG.

 

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