Tournage d'un plan séquence

Tourner un plan séquence

Tourner une séquence en une seule fois :

Un découpage technique à une seule ligne.

À l’opposé du découpage technique d’un film scénarisé classique, où une scène est découpée en plusieurs plans (parfois des dizaines), nous avons le plan-séquence, qui est une scène tournée en un seul plan, avec une caméra au poing, une steadycam, voire un drone.

Sur le document représentant le découpage technique du film, où un plan est représenté par une ligne descriptive, nous aurons donc une seule ligne pour la scène “plan-séquence” en question.

Très facile sur le papier, mais beaucoup moins facile à mettre en œuvre, car il s’agit là de suivre un évènement, qu’il soit chorégraphié à l’avance ou pas :

Concrètement, lorsqu’il s’agit de faire un Lipdub ou une interview, voire un reportage pour de l’actualité (journal télévisé par exemple), le processus est simple :

 

  1. 1/ Captation des images.
  2. 2/ Calage piste son et piste images.
  3. 3/ Édition.

 

Le vrai faux plan-séquence :

Dans la réalité, le montage vidéo n’est pas loin, et parfois discrètement utilisé pour masquer certaines erreurs.

Voici l’exemple d’un plan-séquence (Intro du film Snake eyes de Brian de Palma) :

Plan-séquence extrait du film Snake eyes.Ou cliquez directement sur ce lien : http://vimeo.com/3235512

Un must du tournage de ce plan en 12 minutes (à regarder pendant la pause café…), et pourtant, il faut noter que certaines images “noires” ou avec un “flou de filé” peuvent servir lors du montage pour couper le plan séquence… Donc il y a possibilité que cela soit un faux plan-séquence. Il faut observer image par image les différences sur ces moments particuliers.

 

 

Trois exemples parmi quelques zones observées :

 

1er exemple :

Dès le début du “plan-séquence” à 2 minutes et 19 secondes de cet’extrait, où, profitant du passage d’un individu devant la caméra, le cadrage change beaucoup trop vite (en 3 images, sachant qu’il y en a 24 dans une seconde de film au cinéma) pour une même caméra.
Ici on devine sur le côté droit l’arrivée de l’individu :

Plan séquence Snake eyes 01Puis, dès que sa silhouette disparaît sur la gauche, le cadre est beaucoup trop différent par rapport à 3 images avant : Plan séquence Snake eyes 02

Il y a manifestement eu une coupure au montage.

 

2ème exemple :

A la 11ème image après 6 minutes et 44 secondes de l’extrait en ligne, les floutés de filé dus au mouvement de la caméra (ici une rotation de droite à gauche, montrent les cordes du ring de boxe avec une certaine perspective, qui correspond déjà au côté opposé, comme s’il manquant la perspective du côté où se trouve l’acteur Nicolas Cage que l’on suit :

Piste vidéo du plan-séquence

Plan séquence Snake eyes 03Ce n’est pas évident avec des captures d’écran, mais le visionnage au ralenti sur station de montage montre une arrivée trop rapide de cette perspective. Comme s’il manquait une image.
Plan séquence Snake eyes 04

C’est toujours la même perspective du ring, la dernière qu’il serait logique de voir, comme si la première n’avait jamais existé.
Plan séquence Snake eyes 04b

 

 

3ème exemple :

À l’occasion d’un autre flouté de filé, deux images contiguës, montrent un changement de focale :

Piste vidéo du plan-séquence
Plan séquence Snake eyes 05Malgré le flou, on distingue bien que la femme en rose est cadrée  de manière trop différente entre ces deux images pour que cela soit du à un zoom avant pendant cette rotation rapide de la caméra :
Plan séquence Snake eyes 06

Il s’agit bien d’une coupure au montage entre deux prises de vues différentes.

 

Conclusion :

Bien qu’il y ai d’autres zones où il est possible de réaliser une coupure au montage, on le voit avec ces 3 exemples que tout plan-séquence peut être réalisé au moins deux fois dans la réalité d’un tournage, pour ensuite avoir la liberté de masquer d’éventuelles erreurs survenues durant la prise.

Sur la station de montage on passe ainsi d’une piste vidéo à une autre, grâce à des zones de transitions acceptables pour l’œil (floutés de filé, images noires, flash, etc…), rendant, selon la qualité de la transition, l’illusion d’un réel plan-séquence.

Cet artifice permet de masquer des erreurs de type, reflet de la caméra sur une surface réfléchissante, mauvais jeu d’acteur, erreur de cadrage, mauvaise lumière sur quelques images, etc…

 

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