Vidéo brute et vidéo non compressée

Comment choisir entre vidéo brute et vidéo non compressée ?

Si vous suivez l’évolution technique des caméras vidéo, vous avez probablement vu passer les termes vidéo brute (format RAW en anglais) et vidéo non compressée.
Bien que ces deux formats se ressemblent, ils ne peuvent pas être exploités de la même manière.

Alors quelle est la différence ?

Si la vidéo brute est toujours non compressée, la vidéo non compressée n’est pas toujours brute.
Pour comprendre la différence entre la vidéo brute et la vidéo non compressée, nous devons comprendre comment une caméra, ou un appareil photo numérique, capture les images, pour en faire des images numériques.

La captation des images.

Dans la séquence des évènements, la première chose qui se déroule est la lumière qui impacte le capteur d’image de la caméra. Le capteur transforme ensuite ces informations en données. À ce stade, il n’y a pas de vidéo. Il y a simplement des données informatiques : juste un ensemble de zéros et de uns.
Ces données doivent être traitées et interprétées sous forme de vidéo avant de pouvoir être vues sur un écran. Ceci est fait par le processeur graphique : une deuxième puce dans la caméra, ou l’appareil photo. Le processeur graphique applique des paramètres comme la balance des blancs ou le gain (ISO).
Une fois que le processeur a interprété les données du capteur, il les compresse dans un fichier vidéo. Nous avons donc ici deux flux de données dans la caméra.
C’est là que sont créés les fichiers bruts et les fichiers vidéo. Le fichier vidéo est celui que l’on peut diffuser sur un écran, ou utiliser pour réaliser des montages vidéo.

Certains appareils photo, peuvent envoyer cette vidéo via une connexion HDMI ou une autre connexion (SDI), afin qu’elle soit enregistrée avant de pouvoir être compressée. Il interprète toujours l’image, envoie la vidéo via un sous-échantillonnage chromatique (4:4:4 ou 4:2:2, etc.), mais il n’y a pas de compression supplémentaire.
Cette séquence est beaucoup plus agréable que la vidéo compressée normale, mais elle est loin d’être aussi flexible.

Les images brutes (RAW) sont donc simplement les données brutes du capteur d’image avant qu’elles ne soient traitées. Si vous avez déjà travaillé avec des données brutes d’une caméra vidéo ou d’un appareil photo, sachez qu’il n’y a pas d’image avant que les données ne soient exécutées dans un logiciel capable de les interpréter (Camera Raw ou RedCine-X). Lorsque vous faites cela, vous obtenez un sous-échantillonnage 4:4:4 et aucune température de couleur définie (vous pouvez corriger la balance des blancs en post-production).

Correction de la balance des blancs avec un format RAW

Cela signifie également que vous devez interpréter toutes vos séquences avant de pouvoir les éditer. Ne vous attendez pas à pouvoir transférer les fichiers de votre nouvelle Caméra Blackmagic Cinema, par exemple, vers votre logiciel de montage, et ensuite pouvoir les utiliser directement.

Cela en vaut-il la peine ?

Cela dépend du temps dont vous disposez et de la qualité de votre image.
Si vous souhaitez travailler avec de la vidéo brute, attendez-vous à travailler beaucoup plus longtemps pour obtenir un produit final bien meilleur.

La vidéo non compressée va vous donner une belle image avec un coût supplémentaire d’enregistrement sur un appareil extérieur à votre caméra. Les séquences compressées normales (norme H264, par exemple), capturées sur une carte SD ou CF de votre caméra, ou appareil photo (bien réglé pour la circonstance), suffiront amplement pour une diffusion de qualité, même en format 4K sur un grand écran.

Ce pose alors la question de savoir s’il faut travailler l’image avant la prise de vue (mise en scène, éclairages, filtres, etc.), ou après la prise de vue (étalonnage en post-production). Mais ceci, est une autre histoire…